Il est accusé "d'avoir monnayé le passage de pirogues de nourriture, de marchandises et d'orpailleurs clandestins à destination de sites aurifères illégaux", a expliqué le procureur Ivan Auriel. Parmi les chefs de mise en examen figure aussi "l'aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière en bande organisée".
"UN AGENT DE RENSEIGNEMENT N'AVOUERA JAMAIS EN ÊTRE UN"
Le procureur avait ouvert une enquête préliminaire en octobre et saisi l'inspection générale de la gendarmerie, venue de Paris, qui a interrogé le major, en garde à vue le week-end dernier. Ce dernier "nie en bloc les accusations dont il fait l'objet", a affirmé Me Jérôme Gay, son avocat. Le gendarme admet "avoir laissé passé des pirogues d'un agent de renseignement exceptionnel, ce qui a permis d'en arrêter beaucoup d'autres. Sa hiérarchie était au courant", a poursuivi l'avocat. Selon le procureur, la hiérarchie du gendarme interrogée "a nié" être informée de ces pratiques.
De source judiciaire, le ressortissant brésilien en question a, lors de sa garde à vue, "nié être un agent de renseignement et a affirmé, en revanche, avoirversé de l'argent au major pour qu'il laisse passerdes pirogues vers les sites d'orpaillage illégaux"."Un agent de renseignement n'avouera jamais en être un mais les interceptions de pirogues d'orpailleurs en Guyane sont le fruit de ce travail de renseignement", a fait valoir Me Gay.
Le Brésilien a aussi été placé en détention. Sa compagne a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire. Le couple, en situation régulière, est mis en examen notamment pour "corruption active et contrebande", a indiqué le procureur. Deux juges d'instruction ont été saisis de cette affaire par le parquet de Cayenne. L'avocat du major Melara a indiqué avoir mis en œuvre "un référé-liberté" et a indiqué que son client, "écœuré", avait "demandé sa mise à la retraite d'office lundi".