Manuel Valls veut plus de policiers sur le terrain

Par Jean-Marc Leclerc

Mis à jour le 20/12/2012 à 16:14 | publié le 20/12/2012 à 14:23 

La réforme des commissariats prévoit le déploiement de 80 patrouilles supplémentaires. Crédits photo : GERARD JULIEN/AFP

Dans sa réforme des commissariats, le ministre de l'Intérieur prévoit d'injecter 220 policiers supplémentaires en patrouille. Les syndicats s'inquiètent.

Des petits commissariats vidés de leur substance et donc voués à disparaître, à terme. «Autant dire la négation du service public de proximité.» C'est la crainte de Patrice Ribeiro, le secrétaire général du syndicat de police Synergie-officiers, qui alerte depuis le 18 décembre, via son site Internet, sur les risques prévisibles, à ses yeux, d'un projet de réforme du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, visant à renforcer certains commissariats centraux dans dix départements en France pour mieux répartir leurs effectifs sur le terrain.

Sur 19 des 35 districts qui divisent les zones où la police nationale est implantée, des commissariats de sécurité publique devraient donc être réorganisés. Il s'agit de commissariats implantés au sein des districts de Marseille, Martigues, Arles, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Saint-Nazaire, Béthune, Bayonne, Toulon. En région parisienne sont concernés des implantations dans les districts de police de Torcy, Élancourt, Mantes-la-Jolie, Saint-Germain-en-Laye, Versailles, Évry, terre d'élection du ministre, Juvisy-sur-Orge, Palaiseau, Argenteuil et Sarcelles.

«L'idée est de remettre sur le terrain davantage de fonctionnaires», explique Renaud Vedel, le directeur adjoint de cabinet du ministre de l'Intérieur. Combien? «220 policiers, selon lui, soit 80 patrouilles de plus.» Pour commencer, sans doute. Car l'idée pourrait être appliquée à d'autres départements, si l'expérience devait se révéler concluante.

Des équipes plus conséquentes et plus mobiles

Comment veut procéder la place Beauvau? Soit en fusionnant des petites circonscriptions de police pour en créer une seule. Ce qui permettrait de mutualiser les tâches de support. En clair: il n'y aurait plus deux équipes pour s'occuper de la gestion des effectifs, du matériel ou de la saisie des statistiques, mais une seule. Et les effectifs ainsi libérés seraient réinjectés dans des missions de voie publique.

Autre stratégie imaginée: des petits commissariats locaux seraient maintenus, mais a minima. Leurs effectifs de brigade anticriminalité et d'enquête seraient alors mis à disposition directe du commissariat central qui les répartirait sur le terrain, selon les besoins. La constitution de ces équipes plus conséquentes, mais qui devront être plus mobiles, permettrait, là aussi, d'optimiser le nombre de fonctionnaires immédiatement disponibles pour aller patrouiller dans la rue.

Cette «réforme de l'organisation territoriale» était déjà dans l'air sous Nicolas Sarkozy. Mais, maintenant qu'elle se formalise, avec des échéances pour les consultations syndicales à la fin de l'année 2013, elle inquiète nombre de fonctionnaires et d'élus concernés par ces redéploiements. À commencer par la députée maire UMP de Longjumeau, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dit redouter «une dégradation dramatique de la sécurité et de la présence policière». «C'est tout le contraire!» assure-t-on dans l'entourage de Manuel Valls, qui le dit et le répète: «Il n'y aura pas de fermetures de commissariats.» «Il n'en a jamais été question», selon ses proches.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/12/20/01016-20121220ARTFIG00535-manuel-valls-veut-plus-de-policiers-sur-le-terrain.php#!