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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 19:08
 
 Publié le mardi 10 avril 2012 à 12H58

Il était une fois un Lillois tombé très tôt dans la potion magique de la défense

Me Eric Dupond-Moretti, de l'affaire VA-OM au dossier Barresi il y a quelques jours, surnommé

Me Eric Dupond-Moretti, de l'affaire VA-OM au dossier Barresi il y a quelques jours, surnommé "Acquittator".

Photo Serge Mercier

 

Il était une fois un Lillois tombé très tôt dans la potion magique de la défense. Il se nourrit de ce breuvage depuis l’âge de 15 ans et n’en est pas rassasié depuis maintenant plus de trente-cinq ans. C’est un peu le Lionel Messi de l’acquittement. Il est avocat comme d’autres sont chirurgiens, journalistes ou pilotes de chasse. Il met le cœur sur la table ou plutôt à la barre. Il est tombé amoureux du Sud en général et de Marseille en particulier. Il y a ses attaches, ses amis, ses avocats fétiches, ceux qui savent le ramener au port de la défense pénale, celui qu’il affectionne.

Il n’est pas très aimé des magistrats, qui en ont fait leur "bête noire". Pourtant, ce taureau de la défense sait plaider avec nuance. Il sait toréer la vérité. Il sait aussi parler aux jurés, regarder la France judiciaire au fond des yeux. D’ailleurs, il aime à dire qu’il n’a pas envie de prendre le champagne avec ses jurés, mais plutôt un pastis ! Oui, il voudrait réécrire la justice. Il la veut meilleure, sans doute parce qu’elle est le seul ministère qui porte le nom d’une vertu.

"Bête noire", votre livre vient de paraître aux éditions Michel Lafon. Pourquoi ce livre ? Pourquoi maintenant ? Eric Dupond-Moretti, le ténor du barreau, le virtuose de l'oral, aurait-il décidé de passer le grand écrit ?
Eric Dupond-Moretti : "Parce qu'il faut accumuler un certain nombre d'expériences avant de dire certaines choses. On imagine mal un avocat faire un livre au bout de deux années de barre. Évidemment, on n'échappe jamais, même au café du commerce, aux sempiternelles questions sur le métier d'avocat. Et puis, je crois, j'ai un parler-vrai sur le fonctionnement institutionnel et j'ai souhaité dire tout cela.

Je ne voulais pas que ce soit du jus de crâne. C'est précis, c'est étayé par des anecdotes. J'essaie d'emmener les lecteurs dans la machinerie de la justice. J'essaie de faire rentrer les gens dans la coulisse, de leur expliquer ce qu'est vraiment, dans sa dureté, le métier. Non, ce n'est pas un énième bouquin d'avocat sur une vie d'avocat. Je l'ai écrit avec le journaliste du "Figaro", Stéphane Durand-Souffland.

Quel regard, justement, portez-vous sur l'état de notre justice ?
E. D.-M. : Notre justice va mal. J'ai voulu expliquer ce qu'on a fait des victimes, comment fonctionne la cour d'assises avec un président omniprésent qui "fait la sauce"… Dans une affaire que j'ai plaidée récemment, un magistrat a reçu un mail d'un de ses supérieurs lui demandant de ne pas mettre en péril l'institution. Il lui a répondu : "Elle aura ce qu'elle mérite." Certains me regardent d'un oeil noir. D'autres me remercient de dire à leur place ce qu'ils n'osent pas dire, de pointer du doigt le principe aberrant de la notation des juges, le corporatisme forcené des magistrats… Il faut savoir que la France, le pays des droits de l'homme, est aujourd'hui un des pays les plus condamnés par la Cour européenne des droits de l'homme. Il suffirait pourtant de changer un certain nombre de choses pour que tout aille mieux. À Outreau, il y avait sur le sujet un vrai consensus qui s'était dégagé, et malheureusement la politique politicienne a pris le dessus. Rien n'est sorti, sauf peut-être que les Français savent désormais comment fonctionne leur justice.

On vous surnomme aujourd'hui "Acquittator". Comment est partie cette histoire ? 
E. D.-M. :  C'est parti d'un joli mot de mon ami, l'avocat marseillais Dominique Mattei. Il avait d'ailleurs dit initialement "Acquittador". Cela a été repris par des journalistes qui m'ont surnommé "Acquittator". Mais en fait, personne ne m'avait jamais appelé ainsi avant, sinon Me Mattei. Cela a généré une nécessaire mise au point de ma part, parce qu'on laissait penser que l'avocat est un magicien. Après, voilà, il faut gérer, vivre avec cette notoriété. Oui, j'en suis à plus de 100 acquittements, mais je ne veux plus faire cette comptabilité. Quand je la fais, on me la reproche. Je suis dans une obligation de moyens, pas de résultats. Un jour, un magistrat que j'aime beaucoup, Philippe Bilger - avocat général à la cour d'appel de Paris - m'a glissé non sans un certain humour : "C'est comme si moi, je fêtais ma 100e condamnation !" Je lui ai répondu qu'un chirurgien pourrait fêter sa 100e guérison, tandis qu'un croque-mort peut difficilement fêter son 100e enterrement !"

Quand l'envie de faire ce métier vous est-elle donc venue ?
E. D.-M. :  C'est très simple : le jour où j'ai appris que Christian Ranucci avait été guillotiné. J'étais à la fête de mon école, j'avais 15 ans. Avec des copains, on fumait des Gitanes sans filtre avec la liberté de l'adolescence. C'était le matin et j'ai voulu devenir avocat. C'était pour moi devenu une évidence. Cette envie-là ne m'a plus jamais quitté. Je n'imagine pas de faire autre chose dans la vie. D'ailleurs, j'ai coutume de dire que si un avocat se sent capable de faire autre chose dans la vie, il faut qu'il change de métier…

Que répondez-vous quand on vous fait le reproche de défendre des criminels, et parfois même de belles "crapules" ?
E. D.-M. :  Ce qui distingue la société civilisée de la barbarie, c'est l'avocat. L'avocat est un acteur de la pièce judiciaire qui participe complètement à la décision de justice qui sera rendue. Je défends des criminels, mais aussi des innocents. Je défends des hommes, pas des crimes. Je n'ai d'ailleurs aucun goût pour le crime, sauf peut-être un certain voyeurisme que je partage avec beaucoup de mes congénères sur cette planète. Il n'y a qu'à voir l'engouement actuel pour la chose judiciaire.

Il est bien plus fort qu'il y a quelques années. Et puis, les cours d'assises sont toujours pleines. Ce qui m'inquiète, c'est qu'on pose toujours cette question sur la défense des criminels. On n'a pas intégré ce que sont les avocats de la défense. Quand on défendait les pédophiles à Outreau, on était des parfaits salauds ! Quand ils ont été innocentés, on était devenus des héros ! Ils ne méritent ni l'opprobre qu'on leur jetait ni le mérite qu'on leur accordait ensuite. C'est plus facile de sortir libre d'une cour d'assises que d'y entrer.

Vous avez défendu le joueur de bonne foi dans l'affaire VA-OM, la boulangère d'Outreau, le fromager des Alpes-Maritimes, le parrain marseillais Bernard Barresi. Quel est le point commun entre tous ces personnages ?
E. D.-M. : Ils choisissent leur avocat. On choisit son avocat, pas ses juges. C'est un geste humain auquel on ne peut pas rester insensible. L'avocat, c'est une conscience au service d'une confiance. Quand on franchit pour la première fois la porte d'un cabinet pour vous prendre pour avocat, ce n'est pas rien !

L'affaire VA-OM a été votre première sortie médiatique. Qu'en avez-vous gardé ?
E. D.-M. : Cela a été une affaire qui m'a beaucoup marqué. D'abord parce que je défendais Jacques Glassmann, le joueur sur qui tout le monde crachait et qui ne disait que la vérité. Je me souviens du tour mémorable de stade Vélodrome de Jean-Pierre Bernès ! C'était avant la brouille Bernès-Tapie.

Vous êtes entré dans le dossier du Carlton de Lille. Auriez-vous aimé être avocat dans le dossier DSK aux Etats-Unis ?
E. D.-M. : On est dans une régression totale. Les juges d'instruction ont demandé à mon client, M. Roquet, s'il avait une sexualité normale. Mais c'est quoi une sexualité normale ? J'ai demandé s'il y avait une circulaire de la Chancellerie qui définissait ce qu'était "une sexualité normale"… Imaginez s'il fallait mettre en examen tous les types qui sont allés aux "putes" ! Je vous rappelle que, dans notre beau pays, un président de la République est jadis mort dans les bras de sa "connaissance" et qu'un autre, plus récemment, a reconnu qu'il s'était fait "déniaiser dans un bordel mobile de campagne"…

Comment fait-on acquitter un homme comme Bernard Barresi, recherché par la justice pendant vingt ans ? 
E. D.-M. :  D'abord, la justice ne l'a pas beaucoup cherché, contrairement à ce que l'on a dit. Les faits sont du mois de mars 1990 (NDLR : l'attaque d'un fourgon blindé sur une bretelle d'autoroute, près de Mulhouse, qui va rapporter près de 33 millions de francs de l'époque à ses auteurs). Or, le mandat d'arrêt n'a été délivré qu'en avril 1992. Voilà comment on l'a cherché ! Je ne pense pas ensuite qu'il ait nargué la justice française. Il a été acquitté. Il n'y a rien de plus à dire. C'est curieux, tout ce fantasme autour de lui. Il y a un magistrat qui, après l'acquittement, m'a glissé : "Félicitations pour ce bel acquittement !" Je lui ai répondu : "Non, pour cet acquittement tout court !" Il faut quand même dire qu'on a eu droit à une enquête totalement "salopée". En droit français, et c'est la grandeur de notre démocratie, il y a des règles, il faut les respecter. Point à la ligne. Personne ne mérite une condamnation au bénéfice du doute. Ce n'est pas une victoire de la défense, c'est la victoire de la justice.

Vous préférez un coupable en liberté ou un innocent en prison ? 
E. D.-M. : On préfère tous voir un coupable en liberté plutôt qu'un innocent en prison. C'est la formule de Voltaire au procès Calas : "Il vaut mieux cent coupables en liberté qu'un seul innocent en prison." Quand un coupable est acquitté, c'est parce que la preuve n'a pas été rapportée par ceux qui ont la charge de le faire.

Si on vous donnait les clés du ministère de la Justice, qu'est-ce que vous changeriez ? 
JE. D.-M. : je séparerais les magistrats du siège des magistrats du parquet. Vous qui aimez le foot à Marseille, la justice, c'est quand même le seul sport où l'arbitre porte le même maillot que l'un des joueurs ! Et puis, je supprimerais le juge d'instruction. Je supprimerais aussi l'Ecole nationale de la magistrature. Je ferai un tronc commun avec les avocats, comme en Belgique, en Suisse, en Angleterre et au Canada.

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Bonjour je me prénomme nadia mère de 3 enfants. Je vivais à briouze avec mon mari, quand en 2018 il décida d'aller en voyage d'affaire à Bresil , où il tomba sur le charme d'une jeune vénézuélienne et ne semblait même plus rentrer. Ces appels devenaient rares et il décrochait quelquefois seulement et après du tout plus quand je l'appelais. En février 2019, il décrocha une fois et m'interdit même de le déranger. Toutes les tentatives pour l'amener à la raison sont soldée par l'insuccès. Nos deux parents les proches amis ont essayés en vain. Par un calme après midi du 17 février 2019, alors que je parcourais les annonce d'un site d'ésotérisme, je tombais sur l'annonce d'un grand marabout du nom ZOKLI que j'essayai toute désespérée et avec peu de foi car j'avais eu a contacter 3 marabouts ici en France sans résultat. Le grand maître ZOKLI promettait un retour au ménage en au plus 7 jours . Au premier il me demande d’espérer un appel avant 72 heures de mon homme, ce qui se réalisait 48 heures après. Je l'informais du résultat et il poursuivait ses rituels.Grande fut ma surprise quand mon mari m’appela de nouveau 4 jours après pour m'annoncer son retour dans 03 jours. Je ne croyais vraiment pas, mais étonnée j'étais de le voire à l'aéroport à l'heure et au jour dits. Depuis son arrivée tout était revenu dans l'ordre. c'est après l'arrivé de mon homme que je décidai de le récompenser pour le service rendu car a vrai dire j'ai pas du tout confiance en ces retour mais cet homme m'a montré le contraire.il intervient dans les domaines suivants<br /> <br /> Retour de l'être aimé<br /> Retour d'affection en 7jours<br /> réussir vos affaires , agrandir votre entreprises et trouver de bon marché et partenaires<br /> Devenir star<br /> Gagner aux jeux de hasard<br /> Avoir la promotion au travail<br /> Envoûtements<br /> Affaire, crise conjugale<br /> Dés-envoûtement<br /> Protection contre les esprits maléfices<br /> Protection contre les mauvais sorts<br /> Chance au boulot évolution de poste au boulot<br /> Chance en amour<br /> La puissance sexuelle.<br /> agrandir son pénis<br /> Abandon de la cigarette et de l'alcool <br /> Guérir tous sorte de cancer<br /> portfeuille magic multiplicateur d'argent<br /> <br /> voici son adresse mail : maitrezokli@hotmail.com vous pouvez l'appeler directement ou l 'Ecrire sur whatsapp au 00229 61 79 46 97
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  • Ce jour arrivant à  la soixantaine, j'avais un idéal de vie, débutant comme secouriste, puis Pompier de Paris, Policier à 20ans, poursuivant mes études pour ma carrière, puis....
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